No-Kill

La pêche en No-Kill, qui peut être traduit de l'anglais en "sans prélèvement", n'est pas un mode de pêche récent. Il fait déjà légion depuis très longtemps sur certaines pêches, comme la pêche de la carpe et la pêche au coup. Mais il est indéniable que ce mode de pêche est de plus en plus pratiqué, notamment sur des pêches visant les carnassiers, habituellement plus sujets aux prélèvements.

On peut tenter d'expliquer cet essor par :

  • La volonté de préserver la population des espèces, ce qui a pour conséquences d'augmenter la taille moyenne des poissons capturés et améliorer le repeuplement/reproduction des poissons (les plus gros poissons étant de meilleurs géniteurs)
  • L'essor du bien-être animal dans l'actualité et comme sujet de société
  • Le nombre d'influenceurs pêches sur Internet (Youtube, Instagram, ...) pratiquant le No-Kill

Cet essor se retrouve aussi bien du côté des pêcheurs que du côté des AAPPMA et des Fédérations de Pêche qui mettent de plus en plus en place des parcours en No-Kill. Ces parcours peuvent notamment permettre d'étudier l'évolution de la population des espèces en faisant abstraction de l'activité humaine (prélèvements).

La finalité du No-Kill est la remise à l'eau de la prise, mais ce ne se limite pas à cela. L'expérience des pécheurs, associée aux recherches scientifique fait qu'on en apprend toujours plus sur les poissons, et il est ainsi possible de trouver des solutions pour limiter les blessures et le stress du poisson lors de sa capture.

Voici une liste d'actions qu'il est possible de mettre en place pour assurer une meilleure remise à l'eau :

  • Utiliser des hameçons sans ardillon ou avec ardillon écrasé : cela facilite le retrait de l'hameçon et limite ainsi la blessure et le temps hors de l'eau. Un maintien de la tension de la ligne durant tout le combat permet d'avoir autant de réussite qu'avec un ardillon.
  • Utiliser des hameçons simples (plutôt que triple) : même avantages que précédemment.
  • Utiliser d'une épuisette : cela permet d'éviter de soulever les poissons pouvant entraîner des blessures en cas de poissons très combatifs (truite, brochet, ...). Cela limite aussi le combat, préservant les forces du poisson. Enfin cela permet de laisser le poisson dans l'eau le temps de trouver sa pince, sa toise ou son appareil photo, préservant ainsi son oxygénation.
  • Limiter le temps hors de l'eau : pour préserver l'oxygénation du poisson et éviter un choc thermique (notamment en été).
  • Ne pas utiliser un tissu pour saisir un poisson : pour préserver son mucus présent sur ses écailles, qui agit comme une barrière de protection naturelle contre les parasites, bactéries, ...
  • Mouiller ses mains avant de saisir un poisson : pour préserver son mucus.
  • Sélectionner avec attention une surface avant de poser un poisson : privilégier les surfaces humides, lisses, naturelles et éviter le bitume, béton, gravier, ...
  • Privilégier une remise à l'eau douce : c'est-à-dire au plus prêt de l'eau, pour éviter toute hémorragie interne dans le cas d'un lancer.

En conclusion le No-Kill peut être vu comme une manière de pêcher la moins impactante (ou la plus neutre) possible sur l'environnement et la ressource de pêche.